Photos : Michel Gabriel Duffour
L’Étrange est discret.
Il passe par la petite porte de service.
Il s’invite dans les histoires sans les brusquer.
C’est qu’il ne veut pas déranger !
Dans le petit salon du quotidien il pose ses valises, lentement.
Il ne s’annonce pas, il attend.
Le moment venu, il détraquera les évidences du conte, trompera les apparences du mythe et dévoilera l'intime de nos légendes urbaines.
Même la parole du conteur sera escamotée.
L’Étrange est discret et intrusif !
Vous le chasseriez bien mais c’est trop tard, vous lui avez déjà confié la clé de vos songes.
Abreuvé de nouvelles de Poe, Buzzati, Cortázar, Matheson, Gaiman et bien d’autres, Fred Duvaud livre quatre récits inédits mettant en jeu l’ « inquiétante étrangeté » qu’on retrouve dans la littérature fantastique contemporaine comme au sortir de nos rêves.
Souvent, le plus troublant dans le fantastique ne repose pas sur des personnages énigmatiques ou des paysages angoissants mais sur le langage lui-même, sur un doute qui prend racine dans la composition du récit : qui parle ? qui est le « je » ou le « il » ? qui sommes-nous « nous » qui écoutons ? Est-ce que ce qu’on nous raconte est réaliste ou surnaturel ? Sommes-nous en situation de pouvoir trancher ?
Dans ses « contes de la 3ème rive » (expression d’Amadou Hampâté Bâ) le conteur trace par sa parole une « limite de discrétion » devant l’auditoire : une zone de confidentialité d’où ne parviennent que les murmures et les bribes - les signes - de chaque histoire.
À la distance qu’enjoint cette « limite », chacun est libre d’interpréter comme il veut ce qu’il entend et voit, ce qu’il comprend des personnages, ce qu’il entrevoit du conte, du mythe ou de la légende urbaine, ce qu’il y a de drôle ou de plus sombre, d’anodin et de banal ou d’intime et d’universel.
En tout cas, pour ce qui est des faits, le conteur viendra sur scène avec une boîte noire et ne racontera rien d’autre que des histoires :
celle d’un parrain qui raconte un conte à son filleul,
celle d'un conducteur de poids lourd qui aime jouer au piano,
celle d'un employé qui écrit tous les soirs sur une machine à écrire
et celle d’un homme qui cherche à savoir qui l’appelle tous les matins à 8h45.
Voilà pour les faits. Mais les faits sont trompeurs.
- Besoins adaptables selon les possibilités du lieu. Une conduite
lumière peut être fournie aux salles équipées. Au minimum : éclairage intimiste souhaitable.
- Durée de l’installation : 30 minutes
- Espace minimal : 4m de longueur sur 3m de profondeur
- Pendrillonage : boîte noire souhaitée. Au minimum : fond de scène noir.
- Son : un micro Sm58 sur pied, un synthétiseur, un lecteur MP3 (matériels fournis par le conteur).
Si besoin, le conteur peut apporter sa sonorisation (compter 30 minutes d’installation supplémentaire).
- Micro casque ou micro-cravate nécessaire si plus de 80 personnes.